Les mois qui viennent s'annoncent inquiétants pour les Français. A cause de trois grands dossiers : celui de l'austérité, qui risque au fil des mois d'être accentuée - avant peut-être quelques gestes clientélistes à l'approche de l'élection présidentielle ; celui de la dépendance, qui risque de constituer un prétexte pour remettre partiellement en cause les principes solidaires sur lesquels a été construite la Sécurité sociale à la Libération et d’ouvrir la porte aux groupes d'assurance privée ; et celui enfin de la fiscalité, puisque sous des modalités encore imprécises, l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) va être supprimé ou fortement remanié, pour le plus grand profit des contribuables les plus riches…
Une très mauvaise année donc, au cours de laquelle Nicolas Sarkozy projette d'accentuer les fractures sociales de la France, qui sont pourtant déjà béantes. L'austérité, d'abord ! Cela a commencé par une rafale de mauvaises nouvelles dès le 1er janvier, dont seront victimes les ménages ou les salariés. Hausses de taxes, majorations de tarifs publics . Pour mémoire, presque tous les groupes d'assurance privés ont annoncé des hausses substantielles de leurs primes, aussi bien pour les risques automobiles que pour la multirisque habitation, dans des proportions pouvant aller de 3% à 6%. Même tendance pour les régimes privés d'assurance santé collective, où les majorations pourraient aller jusqu'à 5% au-dessus du plafond annuel de la Sécurité sociale.
A ces hausses du secteur privé vont venir s'ajouter dès le début de l’année, des majorations publiques, sur décision du gouvernement. Pêle-mêle, les tarifs d'EDF vont augmenter de 3%, après une hausse survenue pas plus tard que le 1er août dernier de 3% pour les ménages et de 4 à 5% pour les entreprises ; les abonnements Internet progressent de 3 euros environ par mois, sous le coup d'un relèvement de la TVA à 19,6% de l'offre dite « triple play » (Internet+télévision+téléphone) inscrite dans le budget de l'Etat pour 2011 ; dans ce même budget pour 2011, le relèvement des honoraires des médecins généralistes à 23 euros ; les PV de stationnement passent de 11 euros à au moins 15 euros, etc …
Ces hausses ne donnent qu'un maigre aperçu de la politique d'austérité qui se prépare. Il faut encore ajouter la volonté du gouvernement de poursuivre une politique favorable à l'offre, en clair aux entreprises, et défavorable à la demande, en clair aux ménages et aux salariés. La décision de ne pas accorder de « coup de pouce » au Smic, ce 1er janvier, et cela pour la cinquième année consécutive prend de ce point de vue une valeur de symbole.
C'est donc dans cette même logique que le gouvernement avait annoncé une cascade de mesures socialement inquiétantes, dont une diminution en 2011 de tous les crédits d'intervention de l'Etat, c'est-à dire les crédits pour les interventions sociales (RSA, Aide personnalisée au logement, aide aux adultes handicapés...). Et dans la foulée, il a confirmé sa volonté de réduire de manière drastique les effectifs de fonctionnaires. La situation de l'Education nationale retiendra particulièrement l'attention ,16.000 postes vont être de nouveau supprimés à la rentrée prochaine.