Martine Aubry était l'invitée de l'émission «A vous de juger» sur France 2 ce jeudi 14 octobre. La Première secrétaire du PS a évoqué notamment notre projet de réforme des retraites, la sécurité, et les primaires.
Elle a réaffirmé l’appel du Parti socialiste au président de la république demandant la suspension du débat en cours au Sénat. Avant d’ajouter qu’il faudra alors réunir les syndicats autour d’une table et « remettre tout à plat ». «L’opposition est d’ailleurs tout à fait prête à aider le gouvernement à réformer»a-t-elle indiqué. «C’est d’ailleurs pour cela que le PS a posé un projet de réforme juste sur la table».
Martine Aubry a également rappelé les mesures phares du projet, le maintien de l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans et l’engagement du PS à l’organisation d’une négociation sociale sur le sujet. Avant d'insister sur l’importance de baser le moment du départ à la retraite sur les années de cotisation, permettant ainsi aux personnes ayant commencé à travailler tôt, de partir plus tôt. Soulignant qu'au coeur du projet était la prise en compte des situations individuelles. Elle a également précisé le financement des mesures du premier au dernier euros.
Sécurité
Martine Aubry a affirmé que « s’il y’a un problème qui est de gauche outre l’éducation (…) c’est bien la sécurité », et souligné que « pas un maire ne lutte pas tous les jours contre l’insécurité ». Elle a rappelé le désastre de la politique de baisse des effectifs de police du gouvernement et donc sa responsabilité dans la dégradation des conditions de travail des policiers.
Primaires
La première secrétaire a enfin souligné le souffle démocratique que sont les primaires et appelé les Français à aider le PS à choisir «le meilleur candidat pour faire gagner la gauche en 2012». « C’est ce dont la France et les Français ont besoin » a-t-elle finalement conclu.
87% pour la prise en compte de la pénibilité, 68% pour la taxation des hauts revenus. Ces dernières semaines, l’UMP a publié sur son site deux sondages au résultat fort instructif, et dont le gouvernement devrait s’inspirer s’il veut réellement faire une réforme juste, équitable et durable.
Entourée de Benoît Hamon et Harlem Désir sur le plateau de l'émission, la présidente de la région Poitou-Charentes a répondu «solennellement, je vous dis oui», à la question «Est-ce que vous rétablirez la retraite à 60 ans?».
«Pourquoi oui? Parce que contrairement aux embrouillaminis qui sont régulièrement avancés -on a encore eu un exemple avec monsieur Fillon (...) C'est quoi la retraite à 60 ans? C'est la liberté de pouvoir profiter de son travail lorsqu'on a cotisé pendant 40 ans. Est-ce que c'est injuste? non», a-t-elle poursuivi. Pour Ségolène Royal, c'est «la liberté de prendre sa retraite à 60 ans, dès lors que les gens ont cotisé».
«On n'entend pas le Medef, parce que la réforme de François Fillon est la réforme du Medef», a-t-elle dit également, faisant valoir que la réforme du Medef voulait «mettre à bas la retraite à 60 ans» et «taxer les salariés». «C'est exactement ce que fait le gouvernement», a-t-elle dit.
«Quand vous remettez en cause la liberté de prendre la retraite à 60 ans vous frappez les ouvriers, les petits employés, vous frappez les femmes», a rappellé Ségolène Royal. «Est-ce qu'il est juste au moment où nous devons sauver les systèmes par répartition de frapper les catégories populaires et les catégories moyennes?», a-t-elle interrogé.
Financement des retraites
«Il est absolument intolérable qu'un gouvernement puisse faire une réforme des retraites sans faire financer les revenus du capital et sans répartir équitablement les choses».
«Nous sommes conscients de ce que représente la sécurité sociale pour les Français. Nous estimons que nous rentrons dans un contexte très difficile. Il va falloir des sacrifices et des efforts. Les Français veulent la garantie que ces efforts soient équitablement répartis», a-t-elle affirmé. «Et taxer les pauvres, c'est ça la solution miracle?» a-t-elle répondu ironiquement lorsqu'on l'interrogeait sur la proposition des socialistes de taxer le secteur bancaire.
Invitée des 4 Vérités sur France 2 le mercredi 8 septembre, Martine Aubry a estimé qu'il fallait «reprendre à zéro» la réforme des retraites, selon elle «injuste et inefficace», au lendemain de la très forte mobilisation contre le projet du gouvernement....
«Dans une démocratie, quand la population est dans la rue, quand il y a plus de 2 millions de personnes et beaucoup de gens qui les soutiennent, eh bien on doit écouter, on doit entendre et je crois que le gouvernement doit reprendre à zéro cette réforme qui est à la fois injuste et inefficace»...«Je pense que le président de la République doit entendre cela», a-t-elle ajouté. «Je demande vraiment très solennellement au président de la République, puisque c'est lui qui porte aujourd'hui cette réforme et il va s'exprimer ce matin, de recevoir les syndicats, de recevoir l'opposition, dont les socialistes, puisque nous avons un contre-projet».
Selon Martine Aubry, il faut aussi «arrêter le débat parlementaire» qui a débuté mardi à l'Assemblée nationale. «Si ce n'était pas le cas, nous continuerions à faire (...) nos propres propositions pour montrer aux Français que bien sûr il faut une réforme, bien sûr il faut prendre en compte l'allongement de la durée de vie mais il faut le faire de manière juste»....«Il y a une autre façon de traiter le problème des retraites, c'est ce que nous allons dire et c'est pourquoi il faudrait reprendre tout à zéro». «Bien sûr» le passage de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans «est la mesure la plus injuste qui soit puisqu'elle pénalise les 3 millions de personnes qui ont commencé à travailler avant 19 ans»...«On a aujourd'hui un gouvernement qui passe son temps à dire des contrevérités», a-t-elle accusé. Quant à Nicolas Sarkozy, «il donne l'impression d'être un dur, d'arriver à régler des problèmes mais il le fait sur le dos des plus fragiles, c'est ça qui est honteux».
Sur les emplois fictifs à la Ville de Paris : Martine Aubry a estimé qu'avec l'indemnisation par l'UMP de la ville de Paris dans l'affaire des emplois fictifs Bertrand Delanoë avait «obtenu raison» et que c'était désormais un «problème» de répartition des sommes entre Jacques Chirac et l'UMP. «C'est un problème entre Jacques Chirac et l'UMP de savoir comment ils vont répartir ces sommes que Jacques Chirac doit rembourser à la mairie de Paris»...«Bertrand Delanoë a bien fait de porter plainte sur ces emplois fictifs. Il a obtenu raison et il obtient aujourd'hui réparation pour que les contribuables parisiens puissent récupérer leur argent. Après, c'est une répartition entre les deux»...Mais, a-t-elle souligné, «le procès pénal continue avec les poursuites contre ceux qui ont réalisé effectivement ces emplois fictifs».